ÉDITO AVRIL 2016
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elcid equipeC’est le printemps ! Les fleurs sortent !
En théologie, le paradis est le séjour des justes après la mort, ou l’état de bonheur dont jouissent auprès de Dieu les âmes des justes après la mort. Dans un cas comme dans l’autre, ces justes sont donc justes et morts…
Dans les paradis fiscaux, les très très riches seraient donc justes et considérés comme morts ? Est-ce juste que les âmes des très très riches jouissent d’un état de bonheur ? Sont-ils morts ?
Est-ce leur désir immodéré de l’argent et des richesses, leur appétence immodérée de posséder, leur goût du profit qui les a tué ? Il y a parfois des drôles d’abus de langages…
Et ces gens qui fuient l’horreur de leur situation dans leur pays et qui frappent à notre porte, ceux qu’on appelle migrants, qui sont-ils ? Des oiseaux migrateurs ?
Tout ça nous questionne et nous bouleverse… Et nous fait traverser notre métier avec la préoccupation absolue de l’autre, le spectateur pour nous.

La troupe de l’Agence de Voyages Imaginaires est rentrée de tournée, après un mois à jouer El Cid et Le Bourgeois gentilhomme. À chaque représentation, de magnifiques échanges se multiplient, avec un public expressément disposé à rencontrer, à s’échapper, à vivre des moments de joie, d’émotions. Et à nous dire et nous redire à quel point c’est important de pouvoir les vivre. Nous remerciant sans cesse de… faire notre métier.

Ce mois d’avril, notre Antigone reprend son sentier pour le théâtre de Clermont l’Hérault ! Antigone. Cette jeune fille qui se révolte contre un tyran. Languedociens, soyez au rendez-vous !

Nous jouerons aussi Le Conte d’Hiver à Creil le 22, veille du 400e anniversaire de la mort de William S. (Oui donc décédé le 23 avril 1616…) Nous fêterons ça avec les 500 spectateurs de la Faïencerie, en créant avec eux un slam collectif ! Que nous ne manquerons pas de filmer !

Et nous préparons la suite, demain, le mois prochain, l’année prochaine, 2019…

Beau printemps vigilant !

L’Agence

À chaque époque troublée de l’Histoire, quand la démocratie vacillait ou n’était plus, ou n’existait pas encore et qu’il s’agissait de partir à sa conquête, les poètes de la scène, de la piste, de la rue, les artistes de toutes disciplines, ont toujours su atteindre leurs compatriotes, en appeler à leur imaginaire, fourbir les armes de la résistance et leur permettre de puiser dans leurs oeuvres la force collective du refus comme celle de décider de l’avenir.
Faisons en sorte alors que les poètes, les artistes soient, aujourd’hui pour demain, nombreux toujours, divers autant que singuliers, impertinents autant qu’éclairants, émouvants autant qu’acerbes, étonnants toujours, partout présents là où des femmes, des hommes, des enfants peuvent venir se serrer, se tenir chaud pour écouter, rire ou pleurer et repartir différents, plus forts, plus sensibles, plus intelligents, habités de mots et d’images indélébiles.
Jean François Marguerin (Extrait de Donner une nouvelle dynamique au soutien des arts de la scène en France. Sur le site de Mediapart)