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DON JUAN
Un cœur à aimer la terre entière
La scénographie est établie. Molière avec cette pièce, à l’image de son personnage principal, se moque de respecter l’unité de lieu : 5 actes = 5 décors. En plus de cette notion d’irrespect, ce qu’il cherche, c’est créer de la magie autour de Don Juan. Faire de Don Juan un magicien ! Molière a recours à la machinerie d’opéra et fabrique une pièce fantasmagorique avec des apparitions magiques : un spectre, une statue qui vit, une descente aux enfers ! Notre adaptation comporte donc 5 décors, qui vont apparaître et disparaître, comme par magie, à partir de 4 grosses boites d’illusionniste de la taille de 4 praticables, et de voiles de bateau. Les 5 interprètes les transforment à vue. 1. Une salle d’après-mariage / 2. Un ponton sur la mer / 3. Une forêt / 4. Une immense table chez Don Juan / 5. Un cimetière. Et dans chaque décor, une scène pour Don Juan, habile comédien, joueur assoiffé, hypocrite professionnel… Nos costumières œuvrent pour transformer les prototypes choisis par les comédien·nes. C’est baroque et encore incohérent… mais ça va nous mener au bord d’un monde. Les masques, faux-nez et fausses moustaches contribuent eux aussi à créer un univers fantasque, carnavalesque et irréel. Nous déroulons l’action dans un monde féérique. L’univers de Michel de Ghelderode nous a inspiré l’acte I (une salle d’après-mariage en plein carnaval) et ceux de James Ensor, Federico Fellini, et Tim Burton nous guideront pour la fabrication des masques, des costumes et de la déco vers un univers surréaliste. L’époque de l’action est imaginaire. Les dernières semaines de travail vont maintenant essentiellement porter sur le jeu des actrices et des acteurs. Tous les personnages sont puissants. Mais Don Juan est un fascinant mystère. Don Juan est-il un monstre, tel que son père le qualifie dans le 4ᵉ acte ? Tu es un monstre lâché dans la nature. Don Juan est l’acteur parfait de ses ruses, de ses trahisons, de ses mensonges, de ses perfidies, ses traîtrises et ses tromperies. À l’instant où il l’éprouve, son amour semble puissant et authentique et à chaque fois, il nous fait douter de son intégrité, mais c’est pour régulièrement nous apparaitre dans toute son abomination. Don Juan fait peur.Don Juan scandalise. Et Don Juan fascine. Il est élégant, éloquent, insolent, audacieux, insoumis et libre. Il désobéit, vit comme un prince une vie d’amour et d’impiété. Il plonge dans la rébellion avec ivresse et volupté. Il séduit, charme, enchante… Il est joyeux, il joue avec la vie. Il provoque le ciel, et à travers lui, les valeurs et la morale chrétiennes. Il fait rêver, captive et crée une fascination troublante. Mais il nous apparait cruel, fourbe et manipulateur ! La fascination du personnage est à la mesure de l’horreur qu’il inspire. Après la censure du Tartuffe, Molière revient avec la question de l’hypocrisie et du sens de la vie. Il pose toutes ces questions et les place dans le cadre de la comédie. Son personnage de théâtre a le gout du déguisement, du travestissement, de la tirade, de l’illusion. L’acteur, en grec, upokritês, hypocrite… Don Juan joue ! Et puisque dans la vraie vie Don Juan n’est pas mort, dans notre version (inspirée par La Dernière Nuit de Don Juan, d’Edmond Rostand), Don Juan ne meurt pas à la fin. Il pactise avec le Diable, et revient d’outre-tombe : Don Juan est joué par une comédienne, Valérie Bournet, car, peut-être, qui mieux qu’une femme pourrait représenter ce monstre séducteur prédateur, tout ce qui fait chez l’homme qu’il est répugnant ? Et la pièce le dénonce. |
Don Juan ne recherche que son plaisir personnel. « J’ai une pente naturelle à me laisser aller à tout ce qui m’attire. » Il improvise donc en permanence : son plan d’enlèvement échoue ? Qu’importe ! Il a jeté son dévolu sur une paysanne. Mais comme il en croise une autre, il change à nouveau de plan. Il fait tout ce qui lui plait sans se soucier des conséquences de ses actes.Molière a d’autres intentions que de réfléchir sur la séduction. Son Don Juan pense raisonne et ne s’intéresse guère aux femmes, car le dramaturge veut avant tout dénoncer l’HYPOCRISIE des dévots et des courtisans en contournant la censure de Tartuffe.Quand il est question de littérature, il y a un motif dont le traitement ne cesse de surprendre : celui de la passion. Confondue – parfois à dessein – avec l’amour, elle est le masque sous lequel se dissimulent toutes sortes d’abus : situations d’emprise, dynamiques de harcèlement, crimes dits « passionnels ». L’identification des actes des protagonistes à l’expression d’une « passion » permet d’occulter la question du consentement, celle des rapports de domination, et, plus largement, les violences physiques et psychologiques que subissent les femmes d’œuvres littéraires… Pour en finir avec la passion, l’abus en littérature |
LA MUSIQUE
Pour cette création, Vincent Trouble, le compositeur de la compagnie s’immerge dans un voyage musical balayant des chants médiévaux jusqu’à la musique du 17ᵉ siècle. Comme d’habitude, les influences contemporaines électro viennent bousculer les styles pour en créer un original. La musique sera techno-électro-classique. Imaginons que Vivaldi eut accès aux machines… Certaines parties seront jouées et chantées en direct, d’autres seront enregistrées, sur lesquelles les instruments des acteurs se poseront : saxophones, clarinettes, flûtes, piano, tuba, batterie… Le Don Giovanni de Mozart est bien sûr à notre chevet… Il y aura aussi des ambiances sonores correspondant aux cinq lieux (carnaval, bar de nuit, mer, forêt, cimetière…) |
PROCHAINES DATES
LA PREMIÈRE
OCTOBRE 2024
Théâtre de Grasse (06)
MAR 15 • 20h | MER 16 • 19h + Cabaret Auberge espagnole
(scolaire LUN 14 & MAR 15 À 14H)
NOVEMBRE 2024
Maison des Arts de Léman · Thonon-les-Bains (74)
VEN 8 • 20h30
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théâtre + cinéma – Scène nationale Grand Narbonne · Narbonne (11)
JEU 14 • 14h (sco.) | VEN 15 • 20h + Cabaret
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La Faïencerie · Creil (60)
VEN 29 • 19h + Table Nomade
DÉCEMBRE 2024
Théâtre du Bois de l’Aune · Aix-en-Provence (13)
MAR 10 • 20h30 | MER 11 • 19h30
DISTRIBUTION
Adaptation et écriture : Philippe Car et Yves Fravega, d’après l’œuvre de Molière Conception du spectacle : Valérie Bournet et Philippe Car Mise en scène et scénographie : Philippe Car Avec : Jessy Avril, Ivan Bougnoux, Valérie Bournet, Nicolas Delorme et Lucien Duntze Compositions musicales : Vincent Trouble Assistanat à la mise en scène : Laurence Bournet Direction technique : Thomas Hua Création lumière : Julo Etievant Création son : Christophe Cartier Construction décor et accessoires : Thomas Hua et Yann Norry Conception costumes : Valérie Bournet, Philippe Car et Magali Leportier, avec la participation de Pascale Stevens Réalisation des costumes : Magali Leportier et Magali Launay Régie son : Christophe Cartier Régie lumières : Brendan Royer |
COPRODUCTEURS
Maison des arts du Léman, Thonon-les-Bains (74) Théâtre du Bois de l’Aune, Aix en Provence (13) Théâtre d’Annonay (07) Scène de Bayssan, Béziers (34) Théâtre de Grasse (06) Pôle des Arts de la Scène, Marseille (13) |
L’Agence de Voyages Imaginaires est conventionnée par la DRAC PACA,
la Ville de Marseille et subventionnée par le Conseil Départemental
des Bouches du-Rhône et la Région Sud.
(LES ++) AUTOUR DU SPECTACLE
◊ Des stages donnés par Philippe Car : nous allons nous inspirer du documentaire de Pasolini, « Enquête sur la sexualité », pour créer un faux talk-show TV. À l’image de Don Juan, nous aborderons des thèmes profonds tels que le mensonge, la tromperie, la morale, l’égoïsme, la liberté, l’hypocrisie, la séduction et la manipulation…
◊ Des stages en vue des enseignants, menés par Philippe Car : ◊ Des parcours menés par Nicolas et Ivan, comédiens du spectacle : ◊ Des ateliers : « L’amour chez les adolescents », initiation… ◊ Le public sera bien sûr accueilli dans le hall, dans un univers carnavalesque et à l’issue du spectacle, avec nos Tables Nomades et son cabaret Don Juan !!! |